St-Félix de Sorgues

Rédigé le 11/11/2020

Hommage à Pierre Tournier  "Poilu et Résistant"

 Pierre Tournier, est venu au monde le 16 décembre 1873 à Genève, issu d’une famille protestante implantée depuis le XVIème siècle à St-Félix de Sorgues. La religion a amené la famille à émigrer en Suisse, ce qui explique le lieu de naissance de Pierre.
Après de brillantes études littéraires à Paris, Pierre vient s’installer  au moulin du Pont, à St-Félix, avec Louise son épouse, qui décèdera un mois après la naissance  le 26 mars 1914 de leur fille Françoise (surnommée Francette), suite à  des complications liées à l’accouchement.
Pierre part à la guerre la même année. Sergent au 414ème régiment d’infanterie, il est gravement blessé le30 janvier 1915 à Souchez, près de Lens, il sera amputé du bras gauche et blessé à la main droite. Il recevra la Croix de guerre avec palme et la Médaille militaire.
De retour à St-Félix, il épouse en 1920 Marthe Cabassy née Recoules. Ils auront un fils Maurice.
Pierre  devint maire de St-Félix en 1938, et sous le régime de Vichy, il refusa, le 13 mai 1941, les responsabilités et les honneurs auxquels voulait l’appeler le préfet Mario : assumer la présidence de la Légion Française des Combattants, organisme indiscutablement de propagande et de soutien à la politique de la Révolution Nationale.
Sa fidélité aux valeurs démocratiques et républicaines le poussait, en effet, à se désolidariser du régime antidémocratique de l’Etat français. Le préfet Marion en prit ombrage et, en septembre, le maire Tournier fut destitué et son conseil municipal dissout.
Pendant l’été 1944, il accueillit, dans sa maison du pont vieux, les agents radios de la Section Atterrissage Parachutage (Albert Pailhoriès et Léon Jeannes) qui séjournaient clandestinement dans le Sud-Aveyron avec leur chef régional De Riencourt, établissant les contacts avec Londres ou Alger.
Il a donc été un soutien réel à l’Armée Secrète et au maquis mobilisateur Paul Clé dans le St-Affricain.
Il sera nommé Chevalier de la Légion d’Honneur le 18 novembre 1955 et reçut les insignes des mains du lieutenant-colonel Louis Bousquel en retraite à St-Félix, lui-même officier de la légion d’honneur.
Il meurt le 6 novembre 1958 à 84 ans, il est enterré au cimetière protestant familial de la maison des Pesquiès. En 2014, suite à la vente de la maison les corps de ce cimetière, dont ceux de Pierre, de sa femme Marthe (décédée en 1990, à l’âge de 98 ans) et de sa fille Francette furent transférés vers le cimetière communal.
Cet article a été écrit grâce aux documents transmis par
Henri Moizet et Arnaud Bosc