Cornus : Jacques Costes, mémoire de Cornus, est disparu

Rédigé le 31/01/2024
lesaintaffricain


Il avait livré ses souvenirs d’enfant et de jeune homme à Catherine Canac, l’année dernière, pour le livre « Une enfance cornussole ». Un récit de 18 pages où il évoquait la vie à Cornus pendant la guerre. Il en faudrait bien plus pour raconter sa vie. En effet, Jacques était un personnage, une figure de chez nous, et son départ ampute le village d’une « mémoire » essentielle. D’une activité débordante, bénéficiant d’une excellente santé jusqu’à ces derniers mois, il a, pendant près d’un siècle, joué un rôle important. Ses fonctions étaient multiples : bourrelier, matelassier, épicier, facteur, taxi et, enfin, cafetier, sans oublier son mandat de conseiller municipal, sa prestation d’acteur dans la troupe de théâtre créée par le curé Nicouleau pour lequel il allait à Toulouse choisir les films du cinéma paroissial et son rôle de correspondant du Progrès. C’est à lui aussi que l’on doit la reprise de la fête du 15 août en 1945 avec Émile Rames. C’est sans doute l’ouverture du café en 1965 qui l’a rendu le plus populaire. Pendant 30 ans, toutes les générations s’y sont donné rendez-vous pour jouer au baby-foot ou aux cartes, ou simplement se retrouver. Une ambiance chaleureuse à laquelle Colette, qu’il avait épousée en 1959, n’était pas étrangère. Trois garçons, Dominique, Rémy et Laurent, avaient fait de Jacques un papa comblé. Depuis sa retraite, prise à 69 ans, on le voyait souvent sur le parapet, vite rejoint par des Cornussols avides d’entendre ses anecdotes sur la vie d’autrefois. Toujours avec Colette, il se rendait au jardin de l’Adoux entretenu avec soin ou au Moulin pour prendre le frais, ce qui ne les empêchait pas aussi de voyager au volant de sa Xantia. La famille a toujours été très unie : enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants partageaient presque tous les repas  du dimanche que Jacques aidait à préparer. On le pensait éternel mais il nous a quittés le 18 janvier 2024, à l’aube de ses 99 ans. La foule qui a assisté à ses obsèques témoignait du lien qui l’unissait à la population. A son épouse Colette, demeurée bien seule après 64 ans de vie commune, ses trois fils, ses cinq petits-enfants, ses deux arrière-petits-enfants, et à tous ceux qui sont dans la peine, nous présentons nos sincères condoléances.