Sylvie Marty, 53 ans, mariée et mère de deux enfants, originaire de Millau est la nouvelle directrice des Centres Hospitaliers de Millau et St-Affrique depuis le 16 février dernier.
Sylvie Marty revenait sur son parcours professionnel qui a débuté en tant que sage-femme à Montpellier en 1990. Elle a ensuite travaillé en France et à l'étranger pendant 6 à 7 ans avant de préparer l'école des cadres à Dijon. Elle a ensuite enseigné à Rouen et est revenue en tant que cadre de santé à Montpellier. Elle a obtenu le concours de directeur en 2005, suivi d'une formation de 2 ans à Rennes jusqu'en 2007. "Mon premier poste était au CHIC du Sud-Aveyron en tant que chargé d'achats, de la logistique et du pôle de personnes âgées. J'avais mis en place une convention tripartite avec l'EHPAD et une équipe mobile gériatrie à Millau. En 2010 j'ai travaillé à l'hôpital de Rodez, aux affaires médicales et à la Qualité puis fin 2010 à Perpignan en tant que directeur des moyens opérationnels, tout ce qui est support à l'activité hospitalière. Cela pendant 5 ans avant d'être nommée directrice des affaires financières, où je suis restée 3 ans. En juin 2018, au CHU de Montpellier j'ai occupé le poste de directrice adjointe des affaires financières. En novembre dernier j'ai postulé pour le poste de directeur des sites de Millau et St-Affrique. J'ai rencontré un jury composé des maires des deux villes et de M. Ricordeau (ARS) et présentée aux deux directeurs des CME. J'ai été nommée au 16 février 2021".
Quelles sont vos missions ?
Ma mission principale est bien sûr l'objectif de l'hôpital médian dans une temporalité de 7 à 8 ans, si tout va bien. Entre temps il faut faire fonctionner les deux établissements. Nous travaillons sur la construction du projet médical, qui est essentiel. En CME (Commission Médicale d'Etablissement) a été voté le préambule qui acte les principes directeurs du projet médical qui commence à être décliné par secteur, et dans ce travail nous sommes accompagnés par un cabinet (CMI). Je fais d'ailleurs le point avec ce cabinet et M. Bourdon dans les prochains jours pour finaliser le projet médical, et pour être un peu plus précis. Le projet médical est un point fort puisqu'on adaptera notre outil en fonction de ce qui aura été défini dans ce projet. J'ai travaillé ici il y a 12 ans et la communauté médicale n'était pas prête à travailler dans ce sens. Maintenant je sens qu'ils sont partants et qu'ils ont pris conscience des difficultés. La Covid a été un révélateur de la vétusté de certaines installations et notamment le manque de chambres individuelles, des traitements d'air pas étanches, des flux de circuits avec des croisements.... Il nous faut vraiment rentrer dans le 21ème siècle avec des outils adaptés même si les professionnels ont fait en sorte que ça fonctionne, mais au prix de contraintes énormes.
On travaille aussi sur le quotidien en développant des activités, des spécialités. On essaie de mettre en place un hôpital de jour pour la douleur. Un dermato arrive à Millau et on va essayer d'en faire aussi bénéficier l'hôpital de St-Affrique. On pérennise et on diversifie l'offre de soins en tenant compte de la pénurie médicale. Ici le lien hôpital/ville est un atout en terme de recrutement, de ce fait un nouvel urgentiste s'est positionné pour venir travailler à partir du mois de mai, parce qu'il a reçu un bon accueil. Cette proximité est un atout qu'il faut conserver.
Où en est-on de la situation de la Covid sur les établissements et de la vaccination ?
A Millau il y a eu des clusters, on a réouvert un secteur en service médecine avec 13 patients hospitalisés, et à St-Affrique il ne reste qu'une place à l'unité Covid (chiffres du 18 mars). Dès la semaine prochaine il va y avoir une augmentation de la vaccination de la population générale à Millau et St-Affrique. Il y aura plus de doses pour vacciner les soignants aussi. Il y a eu des réticences par rapport au vaccin mais à St-Affrique on vaccine avec Moderna et à Millau avec Moderna et Pfizer. Nus avons eu moins d'une trentaine de personnes vaccinées avec Astrazeneca et nous n'avons pas eu de retours par rapport à celles-ci. Nous attendons aussi le Jonhson et Jonhson. A St-Affrique nous aurons 500 doses par semaine. Les circuits seront réorganisés pour aller plus vite et les plages horaires augmentées du lundi après-midi jusqu'au samedi midi. Les résidents des EHPAD et USLD de Millau et St-Affrique sont quasiment tous vaccinés ce qui nous a permis de pouvoir augmenter les visites, autoriser les sorties dans le jardin et un assouplissement des mesures tout en maintenant les gestes barrières pour permettre de se voir différemment.
Qu'en est-il du personnel soignant ?
Depuis le mois d'octobre ça reste compliqué. Il y a une pénurie de soignants et on a du mal à en trouver, mais c'est une situation générale, même pour les grandes structures. Cela demande plus d'efforts à ceux qui sont en place pour assurer les missions et faire face à l'absentéisme des collègues de quelque ordre que ce soit, pas nécessairement lié au Covid. Ici les soignants sont très dévoués. On fait face et on avance.
"Prochainement nous aurons un audit du CPIAS (Centre d'Appui pour la Prévention des Infections Associées aux Soins) au niveau du bloc pour voir quelles sont les améliorations à apporter. Cet audit sera fonction de ce qu'on fait au bloc et des normes sanitaires en fonction des interventions que nous réalisons. S'il y a des choses à faire il y aura ensuite un audit technique pour la mise en place de nouvelles normes.
Nous restons au plus près de la population pour fournir des soins de qualité et en toute sécurité pour les patients".
Nous souhaitons la bienvenue à Mme Marty dans ses nouvelles fonctions.