Certes la crise sanitaire reste prioritaire mais derrière cette réalité se cache une autre réalité toute aussi cruelle, les difficultés rencontrées par les professionnels. Laurent Madec, responsable local du CIC St-Affrique revient sur les mesures mises en place par le Gouvernement pour leur venir en aide.
Laurent Madec, 50 ans a en charge le secteur des professionnels et des particuliers à l'agence de St-Affrique du CIC avec 2 personnes sur site et de jeunes mamans en télétravail.
"En temps normal nous ne sommes pas la profession préférée des français" débutait Laurent Madec. "Ce qui est très positif ce sont les dispositifs mis en place avec les autorités de tutelle pour que les entreprises puissent redémarrer sous les meilleurs hospices possibles. C'est une situation inédite et tout s'est mis en place entre la Banque de France, les banques et le Ministère des finances".
Différé de 6 mois des échéances
Le premier volet de ces décisions est le différé sur 6 mois des échéances de prêt et de crédit baux. Cela concerne les prêts à moyen et long terme pour ce qui est du matériel et des locaux professionnels. La volonté est de dire que si on aide les entreprises, elles pourront payer leurs salariés et ainsi le cercle vertueux pourra continuer
Le Prêt Garanti par l'Etat (PGE)
Un autre volet du dispositif est le PGE qui est à taux 0%. Ce prêt peut s'élever jusqu'à 25% du chiffre d'affaires de l'année 2019 avec une garantie à 90% par l'état via la BPI (Banque Publique d'Investissement). Les 10% restants sont "en blanc" c'est-à-dire qu'ils ne sont pas garantis, même pas par l'entreprise. On regarde tous les prêts avec bienveillance mais il faut se rappeler que c'est bien un prêt qui devra être remboursé sur 60 mois avec un différé d'un an, il faut donc rester au plus près de la situation de l'entreprise et nous sommes là pour la conseiller à ce sujet. Après accord de la BPI, le banquier se charge de tout et les fonds peuvent être débloqués dans les 5 jours. Nous avons contacté nos clients professionnels (environ 20% du total de la clientèle) pour connaître leurs difficultés éventuelles. Aujourd'hui on a fait un nombre significatif de PGE pour la plupart débloqués, ce qui représente 600.000 € injectés dans l'économie locale à 0%. Dans ces chiffres il y a un certain nombre d'artisans, d'industries mais aussi la branche touristique qui souffre le plus.
Justement n'y a-t-il pas un risque pour les banques françaises de ne pas percevoir les échéances pendant ces 6 mois ?
Les banques françaises sont bien capitalisées et ce sont elles qui résistent le mieux. Nous sommes capables aujourd'hui de digérer cette crise. C'est un effort énorme pour les banques mais il est possible.
Et puis il y a un volet plus informel, notre présence. Nous souhaitons rester le plus proches possibles des gens même si on est obligé de le faire avec le rideau fermé. On a toujours gardé le contact avec notre clientèle.
Un milieu agricole un peu plus préservé que dans certains autres départements
Et dans le domaine agricole ?
"Les conditions d'obtention des PGE sont identiques à celles qui viennent d'être expliquées tout comme le report des échéances. On étudie au cas par cas parce que chaque situation est différente, en fonction des secteurs d'activités que ce soit pour de l'ovin lait, du maraîchage, de la vente de fromages... Les impacts sont différents. La part agricole représente environ 1/3 de la clientèle de l'agence. Pour l'instant nous n'avons pas eu encore beaucoup de demandes étant donné que la production locale de lait se fait encore même s'il y a des baisses de volumes de production. Mais cela peut changer et les agriculteurs ont jusqu'à la fin de l'année pour nous solliciter" nous expliquait Hervé Denys en charge de ce domaine sur 10 départements.
Peut-on dire que notre territoire est "privilégié" ?
On est quand même moins exposés que certains autres départements où il y a des exploitations viticoles par exemple. Elles sont fortement impactées avec des recettes réduites à néant pour certains qui travaillent essentiellement en vente directe, sur des foires ou à l'exportation. Il y aussi des impacts dus aux problèmes d'approvisionnement, de logistique qui viennent perturber les chaînes de production.
L'agence s'engage à rappeler tous ses clients de 8h45 à 12h30 et de 13h30 à 18 h en la contactant au 05 65 49 99 30