Filière laine : la filature Colbert prend de nouvelle dispositions

Rédigé le 10/03/2020

Lundi en début d'après-midi le conseil d'administration de la filature Colbert s'est réuni  pour son assemblée générale annuelle qui était l'occasion de mettre à jour un certain nombre de points suite à l'annonce de Mme Delga présidente de Région, de l'engagement de la collectivité dans ce projet de filature.

Jean-Pierre Romiguier président aux côtés du vice-président de l'APLBR Anthony Soulié a rappelé l'historique de la filature à laquelle les agriculteurs ont tout de suite adhéré. "Aujourd'hui on revient à l'intérêt de la laine qui jusqu'à présent part on ne sait pas où. Avec cette filature, la laine Lacaune pourra être valorisée localement. On revient aux circuits-courts à ce qui se faisait il y a un siècle. Il y a eu tout un travail d'analyse par le sac du Berger conjointement avec la région. nous avons lis en place une filature "labo" à Lapeyre qui a permis de faire des essais pour savoir ce que l'on pourrait faire avec la laine Lacaune. On sait que les français sont prêt à acheter des produits un peu plus chers s'il y a la qualité, c'est ce que nous visons avec les produits qui pourront être proposés. Ce sera une filière couverte au public, l'emplacement est déterminé et conviendra très bien puisqu'il se situe proche de Roquefort ici. C'est la première filature qui se crée dans les 60 dernières années c'est une "réindustrialisation"  artisanale. On travaillera avec des machines mais on restera sur une organisation artisanale pour s'adapter au flux des demandes dans un objectif de fabrication de produits de qualité, durables et réparables. Ça pourra aussi permettre à des créateurs qui ont envie de faire de la confection de s'installer". Le projet a été lancé par Jean-Pierre Romiguier il y a maintenant 10 ans "aujourd'hui le projet s'est renforcé et il est beaucoup plus mature avec des personnes qui se sont ajoutées dans le processus". Il rappelait ensuite les qualités de la laine "c'est une matière unique, même mouillée elle tient chaud. Les laines ont toutes des caractéristiques différentes, la nôtre se situe entre deux au niveau de la douceur, elle est courte mais très nerveuse ce qui offre de nombreuses possibilités. Au niveau de l'isolation phonique et thermique c'est une des meilleures laines. On pourra aussi l'utiliser dans le prêt-à-porter, la laine à tricoter mais aussi dans le domaine de l'automobile (isolation et sièges) puisque la laine est très peu inflammable".

 



Une volonté de valoriser la laine

Anthony Soulié rajoutait que "aujourd'hui toute la laine  est collectée dans le rayon. C'était une volonté de l'APLBR d'adhérer à ce projet. Les agriculteurs eux-mêmes sont moteurs. D'un point de vue philosophique, participer à des démarches locales est important pour notre territoire. Dans la collecte actuelle, la qualité de la laine n'entre pas du tout en jeu, on ne sait pas ce qu'elle devient. Si on peut la valoriser c'est bien".
Il y a aujourd'hui environ 1 million de brebis qui produisent en moyenne un kilo de laine par an. Avec un kilo de laine on obtient 400 gr de laine lavée. Ce sont les chiffres sur lesquels se base le projet de la filature.
"C'est une très belle histoire de rencontres pour avancer dans un projet économique autour d'un produit  qui est totalement au cœur de notre territoire. Vous avez peut-être eu tort d'avoir raison trop tôt mais aujourd'hui le projet s'inscrit dans la dimension de la filière brebis. On est dans un cercle vertueux, demain ce territoire pourra utiliser ce qui est considéré comme une matière d'avenir. Saint-Affrique peut jouer une carte intéressante dans le tourisme artisanal et on est bien décidé à vous accompagner au niveau de la communauté de communes".

 



Calendrier

Pour ce qui est des échéances, "la semaine prochaine a lieu une réunion à la Région pour la création d'une co-société qui sera mise en place entre l'ARAC (qui apportera son savoir faire et portera le projet financier et immobilier) et la SEML SACA (qui elle aussi apportera son savoir-faire et le foncier). Cette société va construire le bâtiment et la Région va le subventionner. Un équipement d'occasion sera aussi subventionné par la Région. Dans le cadre de sa dynamique énergétique et des économies d'énergies, la Région souhaite aussi à terme que la laine puisse être utilisée sous sa forme d'isolation dans les projets aidés par la Région" expliquait Florent Tarisse
Le bâtiment en lui-même sera relativement simple et bien intégré au paysage, sur la plate-forme la plus basse de la SEML SACA (côté Fournol). Tous les feux sont au vert "et on espère que d'ici l'été les outils juridiques et financiers puissent être montés".