Situation des migrants à St-Affrique : on n'est pas délinquant parce qu'on est migrant

Rédigé le 20/12/2024


Tel est le message que souhaitait faire passer un regroupement d'associations St-Affricaines pour informer sur la situation des familles étrangères qu'elles accompagnent sur le territoire.

Tous rappelaient la fermeté de la Préfecture de l'Aveyron par rapport aux demandes de régularisation qui sont systématiquement refusées.
"Ces personnes ont quitté leur pays car elles y étaient menacées ou pour avoir une vie meilleure. Au bout d'un voyage éprouvant et parfois destructeur, elles sont arrivées en France pleines d'espoir avec un immense désir d'y vivre et d'y travailler. Actuellement, lorsqu'elles déposent une demande de régularisation à la préfecture, ces personnes reçoivent une OQTF : Obligation à Quitter le Territoire Français, décision administrative de la préfecture accompagnée d'une assignation à résidence (obligation de présence au domicile, interdiction de quitter le territoire St Affricain, confiscation des papiers, obligation de se présenter 2 fois par semaine à la gendarmerie). Ces personnes n'ont commis aucun délit, elles veulent simplement régulariser leur situation, travailler et vivre normalement au sein de la société française. Ces OQTF qui se multiplient en France, nous en sommes témoins à St -Affrique. Elles impactent des personnes qui ne sont pas des délinquants mais des parents sérieux et angoissés en permanence pour leur famille, avec de jeunes enfants qui parfois ne parlent plus leur langue maternelle. Mais aussi des jeunes qui ont continué de grandir et de se construire en France et qui souhaitent simplement vivre avec nous et légaliser leur situation pour exercer leur métier. Ces OQTF les enfoncent dans la précarité en leur interdisant de mener une vie normale, et d'envisager un avenir serein. L'accueil des étrangers est un principe inscrit dans la Constitution et affirmé dans la fraternité de notre devise républicaine. Il est essentiel e de garder un droit ouvert à l'accueil, dans une France humaine et solidaire".

L'OQTF est une décision administrative et pas une condamnation
Il était rappelé qu'une OQTF "est une décision administrative et non pas une condamnation. ça se donne et ça se lève du jour au lendemain sans justificatif. Aujourd'hui, l'administration fait ce qu'elle veut et décide de la vie des gens. On ne connaît pas les critères de décision, c'est au bon vouloir du Préfet" ajoutait Martine Azam.

Les co-signataires de ces déclarations :
Une Place pour Tous représenté par Annie Cailhol, Didier Verdonk, Brigitte Carter, Colette Bidet et Isabelle Gaillard, Martine Azam pour La Croix Rouge, Martine Nicolas pour le Secours Catholique, le Planning Familial, Père Bui pour la Paroisse Bon Pasteur, Nadine Nanty Roustan et Pierre Bruguerolles pour le Conseil Presbytéral de l'Eglise Protestante et l'association des Parents d'Elèves de l'Ecole Publique.

D.R.