Cette année encore Loïc Minaudier s'est préparé pour le mythique Rallye du Dakar, 47ème édition, pour lequel il prendra le départ le 3 janvier prochain aux côtés de Mathieu Serradori.
Depuis le Dakar 2024 en tant que co-pilote de Mathieu Serradori, et au vu des résultats de l'équipage, celui-ci pourra compter sur un nouveau véhicule du constructeur en Afrique du Sud.
"Nous avons gagné deux fois en 2 roues motrices, du coup, le constructeur a mis à notre disposition un nouveau modèle de voiture en 4 roues motrices pour le Dakar 2025. Cette année nous allons concourir dans la catégorie reine, avec le même véhicule que les grandes équipes officielles. En avril nous avons eu l'occasion de gagner notre premier rallye avec cette voiture qui s'annonce différente".
Quelles sont les sensations avec cette nouvelle voiture ?
C'est totalement différent, la voiture est efficace mais elle demande aussi énormément de maintenance et de réglages très spécifiques. La difficulté de cette voiture réside dans le fait que les suspensions sont un petit peu moins grandes en terme de débattement du au règlement technique. Et du coup dans la voiture les chocs sont très violents et ça met les corps à rude épreuve. C'est le point le plus dur et du coup on a travaillé très fort physiquement pour être prêts pour le Dakar. Par contre, c'est une voiture qui nous permet de rivaliser avec nos concurrents dans les dunes, dans le sable et dans toutes les parties de terrain molles, parce qu'avec un véhicule 4 roues motrices on est plus efficaces, c'est là où on a énormément comblé notre différence. Ce véhicule va nous permettre de pouvoir jouer sur le Dakar et de nous battre tous les jours, on n'aura pas des jours qui seront plus complexes comme on en a connu sur les précédents Dakar avec le 2 roues motrices.
La mécanique reste toujours la mécanique, on ne maîtrise pas tout. On a fait énormément de kilomètres pour valider cette voiture au Dakar, qui nous permet de pouvoir être en permanence au match des 10 meilleurs voitures du Dakar. Gros point positif pour nous, pas d'appréhension en terme de matériel
On a eu des séances d'essai, le Rallye du Maroc où malheureusement sur un point de règlement qui n'a pas été apporté de notre côté, on a été un petit peu écartés de la course,. Ça ne nous a pas empêché de continuer nos tests sur la semaine de course et de voir notre potentiel face à nos concurrents directs du Dakar, les équipes officielles Toyota et bien sûr Dacia avec Sébastien Loeb et Nasser Al Al-Attiyah. Il y a eu un remaniement dans les parcs avec le retrait d'Audi du Dakar, et l'arrivée d'autres constructeurs notamment avec Ford. Un très très gros plateau sur le Dakar avec énormément de marques engagées. ça fait encore plus plaisir et que l'image du Dakar soit très forte, ça nous donne encore plus la force d'aller se bagarrer contre ces grandes équipes.
C'est l'objectif de toute notre équipe pour notre nous et notre staff où chacun a travaillé son sujet pour arriver au Dakar de manière la plus professionnelle possible tout en gardant le côté aventure humaine et de profiter chaque jour de cette aventure en donnant le meilleur de nous mêmes. C'est vraiment le mot d'ordre de l'équipe. On n'est pas dans l'attente absolument d'un objectif même si bien sûr on veut performer. Mais il faut prendre du plaisir, s'adapter au jour le jour de la compétition. On a une expérience commune de l'équipe et avec Mathieu c'est aussi notre 10ème Dakar. Ils sont différents pour nous deux, en moto, en voiture, ensemble, mais on a l'expérience de 10 Dakar, on part sur quelque chose qu'on connaît, qui nous permet d'établir des stratégies importantes.
Des étapes séparées de celles des motos
Sur le prochain Dakar, et pour la première fois il va y avoir 6 étapes sur 12 dont les parcours seront séparés avec les motards. Ce qui veut dire que le travail de navigation et d'ouverture de piste sera plus complexe et va nous mettre encore plus en difficulté et dans le doute. C'est un point qu'on a énormément travaillé et où on se sent à l'aise. On sait que c'est quelque chose qui va être très important, avec énormément de stratégie sur ces étapes-là. On sait que pour faire un très bon classement au résultat général il faut être tous les jours dans le bon groupe de tête mais pas spécialement dans le très haut du groupe. On travaille tout ça, le rythme la stratégie, mais le jour J suivant les étapes, on adaptera tout ça sur le terrain, suivant les circonstances de course.
Dans quel état d'esprit êtes-vous ?
On part pour jouer la meilleure course possible. Il y a quand même 5000 kilomètres pour faire de belles choses. Ce sera notre 4ème Dakar commun. Avec Mathieu, on vient de passer un mois ensemble de cohésion. Suite à mon accident de l'an dernier sur la montée Impossible j'ai du me faire ré-opérer et je suis parti dans le centre de rééducation proche de l'équipe. On a pu partager énormément d'heures de sport commun, de la vie en communauté. On a aussi travaillé sur la voiture, sur du coachnig mental déjà mis en place l'an dernier. On n'a pas laissé grand chose au hasard pour pouvoir performer. On a un duo qui est fort. On a la chance d'être proches aussi dans la vie de tous les jours. On forme un équipage qui a plus de force et de caractère que d'autres. Pour le Dakar c'est une force de très bien se connaître et de pouvoir travailler en binôme et non pas pour l'égo de chacun, d'être le meilleur. On a déjà pu le mettre en expérimentation sur des événements où on est allés cette année. On a gagné le Moroco Désert Challenge au mois d'avril au Maroc où on était aussi en octobre, en bagarre pour le Top 5. C'est une très bonne phase avant le Dakar, on connaît nos rythmes, nos capacités. On est au match pour être dans les 10 premiers. Avec la magie de la course et tous les rebondissements, on verra bien, mais on fait partie des 10 voitures qui sont capables de jouer le Top 5 et on fera du mieux possible. On donnera le meilleur de nous même pour ça, même si on sait qu'on fera des erreurs, mais on espère les plus petites possibles.
Cette année l'étape marathon 48 heures est renouvelée mais dès la deuxième étape dans une région très rocailleuse. Deux jours en autonomie avec les rations de survie, ça fait partie d'une étape un peu incontournable qui revient dans l'aventure des tout premiers Dakar. Il y aura une autre étape qui s'appelle aussi marathon mais le soir avec un meilleur confort. L'arrivée se fera dans l'Empty Quarter, dans un terrain où il n'y a pas du tout de civilisation, avec des dunes sur des kilomètres. Ça monte un peu de stress quand on rentre dans ces régions.
Comment abordez-vous cette 10ème participation ?
Pour moi c'est comme si c'était mon premier Dakar, j'ai toujours la même fibre, l'impression à chaque fois de repartir à zéro avec des émotions indescriptibles. Il y a une part d'euphorie jusqu'au départ. Ce sont des émotions dont je ne me lasse pas !
Loïc et Mathieu partiront avec le numéro 209. Le Dakar sera soutenu par la chaine l'équipe 21 qui va retransmettre en direct tous les jours de 12 h à 14 h et un grand plateau d'une heure le soir. "C'est une opportunité pour nous nos partenaires d'être suivis sur cet événement qui reste très médiatique". Départ prévu des équipages le 30 décembre pour un début de compétition le 3 janvier jusqu'au 17, pour 8000 kilomètres dont 5000 kilomètres de spéciales, en Arabie Saoudite.Nous ne manquerons pas de suivre l'évolution de l'équipage tout au long des épreuves.
D.R.