La semaine dernière la Confédération Paysanne manifestait à Millau devant le Mac Do pour montrer notamment son opposition au traité Mercosur qui pourrait se signer entre l'Europe et des pays d'Amérique du Sud.
Ce traité permettrait l'importation de produits qui ne correspondent pas du tout aux normes qui sont imposées en Europe et plus particulièrement dans notre pays et créeraient une concurrence déloyale notamment au niveau de productions de viande bovine, de poulet ou encore de céréales.
Les agriculteurs locaux manifestent en partie contre ce projet mais aussi pour dénoncer le fait que les promesses faites par le gouvernement en début d'année à l'issue des grandes manifestations dans toute la France, n'ont pas été tenues.
Lundi en fin de journée, une trentaine d'agriculteurs du secteur avaient répondu à l'appel de la FDSEA. Ils étaient réunis au carrefour de St-Pierre de Rebourguil pour faire entendre leur voix et ont allumé un feu comme dans plusieurs autres endroits du département.
"C'est une première action pour relancer le mouvement" indiquaient Marie Prats éleveuse de brebis à Montlaur, déléguée locale FDSEA et Nicolas Fanjaud éleveur bovins lait, co-président des JA des cantons du Sud-Aveyron. "On reprend une action sur le ras le bol des agriculteurs et sur plusieurs points qui pèsent sur le métier et découragent les jeunes à s'installer. Et aujourd'hui se rajoute le Mercosur, la mondialisation, l'ouverture des marchés, une concurrence directe aux agriculteurs français. Nous pouvons subvenir aux besoins français sans faire venir d'autres produits qui sont de moins bonne qualité. On l'entend un peu partout, ici on a des règles, on les suit, ça a un coût, pourquoi faire venir des produits moins sains pour les français ? Il faut revoir ces accords pour qu'on soit le moins lésés possibles" expliquait Nicolas Fanjaud.
"On est éleveurs de brebis, pour l'instant en élevage le Mercosur ne nous touche pas forcément. Mais si le Mercosur est d'actualité ces jours-ci on manifeste aussi dans le cadre d'une reprise de mouvement, on reprend toutes les doléances qui n'ont pas été écoutées depuis le début d 'année : sur la baisse des charges administratives, vivre avec le prix de nos produits... ça nous rassemble tous. Aujourd'hui c'est la profession agricole qui parle, tout le monde manifeste, tous les syndicats appellent à manifester. On est tous solidaires. On reproche au gouvernement que rien n'ait été fait sur de nombreux points, et le gouffre qu'il y a entre les décisions prises par l'état et la réalité du terrain. On n'est pas entendus sur ce qui nous simplifierait les choses, et c'est ça qui revient aujourd'hui. Pour ma part je passe 50% de mon temps dans l'administratif au lieu de travailler sur l'exploitation. C'est une charge de travail conséquente et j'ai l'impression de me transformer en secrétaire. Il y a eu une avancée sur la TIPP où on ne fait plus l'avance financière, mais c'est tout" selon Marie Prats.
Nul doute que d'autres actions auront lieu dans les prochains jours et les prochaines semaines.
D.R.