Aymeric Valette revient sur sa mission de 3 semaines à Mayotte

Rédigé le 10/02/2024


Dans une édition de fin d'année dernière, nous avions présenté Aymeric Valette, pompier volontaire à St-Affrique, parti en mission du 4 au 25 décembre 2023 à Mayotte. Ils étaient 75 pompiers et 75 militaires pour une mission de distribution d'eau.

"Nous étions répartis en groupes d'une dizaine et sur différents points de distribution. Les gens venaient retirer leurs bouteilles d'eau avec leur carte d'identité. Il y avait un nombre de bouteilles attribué par jour en fonction de la composition du foyer et c'était ouvert uniquement aux français. Il n'y avait pas d'eau courante, les canalisations étaient en cours de rénovation. Du fait de la pollution aux métaux lourds, l'eau était impropre à la consommation. Il y avait aussi quelques unités qui traitaient l'eau mais la grande majorité des habitants faisait tout avec les bouteilles d'eau. Comme c'était la saison des pluies et comme ils n'ont pas de cuves pour stocker l'eau, certains profitaient de la pluie pour se laver avec l'eau qui coulait des tôles du toit. Nous aussi nous étions limités dans notre consommation avec une douche par jour de 2 minutes entre 18 h et 22 h avec de l'eau qui était produite en désalinisant de l'eau de mer. Elle était utilisée pour les douches et les toilettes. On distribuait entre 3 et 5 containers maritimes de bouteilles par jour, et on ne distribuait que le matin en raison de la chaleur. Cela engendre un autre problème qui est celui de la gestion des plastiques. Des bateaux viennent charger ces bouteilles".

Vos impressions sur cette mission ?
J'ai beaucoup voyagé et on se dit que ce n'est pas la France, on a l'impression d'être dans un territoire délaissé. Il y a beaucoup de pauvreté et de violence. Il y  avait un couvre-feu et des affrontements la nuit entre bandes rivales. On s'est fait caillasser plusieurs fois les véhicules. Il y a un climat insécuritaire et un ras le bol général de la population. C'est quand même une bonne expérience, j'ai découvert de nouveaux paysages même si j'avais hâte de rentrer par rapport à l'inconfort et l'insécurité. Nous étions hébergés dans un camp militaire sur le port, sous des grandes tentes, sur des lits de camp avec des moustiquaires individuelles. Il faisait très chaud, entre 35 et 38° la journée et 30° la nuit. J'ai le sentiment du travail accompli, j'ai fait ma part. La mission est prolongée jusqu'en mars. On a pu découvrir l'île et ses spécialités les après-midi ça m'a permis aussi de découvrir des espèces que je pourrais aussi mettre en culture ici. Là bas il y a  des espèces qui poussent un peu partout dans la jungle mais qui pourraient s'adapter ici. J'ai pu mettre à profit mon temps libre pour ça aussi et c'était très intéressant.
Une expérience des plus enrichissante qui lui a permis de créer des liens avec d'autres pompiers de toute la France et aussi les deux autres pompiers du département partis dans cette même mission, un d'Espalion et un autre de Rodez.