Alors que la colère agricole gagne notre Région, la Confédération paysanne Aveyronnaise est solidaire du mouvement tout en défendant ses propositions.

Rédigé le 26/01/2024


 

Nous occupons depuis ce matin le rond point de la Ginest à Rodez, nous avons  déversé notre laine devant un Mc Do de la ville. Nous dénonçons le fait de se faire berner depuis des dizaines d’années, victimes des politiques économiques ultra libérales menées par l’Etat et l’Union Européenne, en cogestion avec la FNSEA au niveau national et le COPA-COGECA au niveau européen.

Les accords de libre-échange se multiplient entraînant une mise en concurrence intenable avec des pays qui n’ont ni les même salaires, ni les même normes que nous.

Alors que la grogne s'accentue sur les territoires, nous mettons en garde contre la suppression des normes proposées au monde paysan par le gouvernement et d'autres syndicats agricoles, mirages qui servent à cacher les réelles causes de cette situation. La réelle problématique est notre revenu paysan, pas l'existence de normes. Même si de nombreuses normes sont en effet pénibles, idiotes, inefficaces, supprimer toutes les normes s'inscrit dans la logique de compétitivité prônée par la FNSEA, celle-là même qui sert par la suite à justifier la poursuite du libre-échange et la mise en concurrence des paysans du monde entier. Nous sommes les premières victimes du dérèglement climatique, nous devons donc arrêter de faire l’autruche et nous réapproprier les questions environnementales.

Mais à la Confédération paysanne, plutôt que de vouloir autoriser des produits dangereux pour notre santé, l'environnement ainsi que celle des consommateurs, ou de sous payer les salariés agricoles, nous préférons sortir de la crise systémique par le haut ! Ce n’est pas une crise, c’est un système. C’est le libre-échange qui place dans une concurrence intenable et néfaste les agricultures du monde entier.

Nous demandons donc solennellement au gouvernement deux mesures concrètes et immédiates :

  • l’arrêt définitif des négociations de l’accord de libre-échange UE-Mercosur, un moratoire sur tous les autres accords commerciaux en négociation et un réexamen de tous les accords en vigueur, concernant la concurrence déloyale engendrée par cette politique de libre-échange, y compris au sein de l’Union Européenne.

  • Une loi interdisant strictement l’achat de nos produits agricoles en dessous de leur prix de revient. La loi espagnole sur les chaînes alimentaires est ainsi un exemple possible d’instauration de prix planchers.

  • De véritables moyens d'accompagnement à la transition agro écologique à la hauteur des enjeux climatiques et des besoins des paysan.nes.

 

Nous tenons également à mettre en garde contre l’extrême-droite qui instrumentalise les difficultés des agricultrices et agriculteurs. Rappelons simplement qu’en novembre 2023, la majorité du groupe parlementaire d’extrême droite au Parlement Européen a voté pour l’accord de libre-échange entre l’UE et la Nouvelle-Zélande.

 

L’heure est à un grand changement de direction ! Pas de pays sans paysannes ! Pas de pays sans paysans ! Nombreuses et rémunérées !

La Confédération Paysanne de l'Aveyron