Vendredi 13 janvier en fin d'après-midi avait lieu à Camarès, dans les locaux de la filature Colbert la cérémonie des vœux de notre nouveau député Jean-François Rousset.
M. Touzet, maire de la commune se disait heureux du choix du député pour ces vœux "en mettant en avant la brebis Lacaune, sur le site de la filature Colbert, projet qui permet à Camarès de renouer avec son histoire et la filature" en ajoutant que Roquefort est le poumon économique de la région. "Tu es ici en ami et voisin, nous savons que nous pouvons compter sur toi pour faire entendre notre voix de la ruralité".
Jean-Philippe Lignon Directeur de la filature remerciait ensuite tous ceux qui se sont mobilisés pour la réussite du projet. Il saluait Jean-Pierre Romiguier à l'initiative de la filature et les deux premières recrues de celle-ci : Philippe Bertrand et Nicolas Thuriès. "Aujourd'hui la filature fonctionne et va redonner ses lettres de noblesse aux laines. Merci aux éleveurs qui nous apportent gratuitement leur laine pour amorcer la pompe. Prochainement il y aura un nouveau bâtiment sur la zone de Bel Air pour du fil destiné au textile".
Jean-François Rousset prenait ensuite la parole pour sa première cérémonie de vœux depuis son élection en juin 2022. "Le temps a passé très vite, déjà 6 mois avec pas moins de 100 déplacements en circonscription pour lesquels chaque rendez-vous est un morceau de vie".
Inciter les jeunes du territoire à se lancer dans les études de médecine
Il abordait ensuite différents thèmes lors de cette cérémonie et notamment celui de la santé. " Des professionnels de santé bien sûr, j’en ai vu beaucoup. Comme vous le savez, le défi d’amélioration de notre accès aux soins guide mon mandat. C’est un sujet qui touche profondément l’Aveyron. Nous manquons de professionnels de santé et même si le numerus clausus a été supprimé en 2018, beaucoup reste à faire. La formation des médecins est longue et même si nous ne parviendrons pas à résorber un déficit vieux de trente ans en seulement quelques années, nous pouvons recréer les conditions d’un meilleur avenir. En particulier en nous attaquant aux questions de formation : en diversifiant l’origine sociale et territoriale des étudiants, en augmentant les capacités de nos universités de médecine, en repensant le recrutement des étudiants, ou encore en les incitant à s’installer davantage dans notre ruralité…
"Je plaide pour mettre en œuvre des politiques d’accompagnement spécifiques aux jeunes ruraux afin de les inciter à entreprendre des études de médecine. Car il suffit d’observer les parcours de vie pour voir que celles et ceux qui viennent exercer dans notre ruralité en sont souvent issus. Alors, c’est à nous de dire à nos jeunes qu’ils en sont capables, que les études de médecine sont un objectif atteignable". Sur ce sujet de la santé il mettait aussi en avant la nécessité de réorganiser les soins. "Nous avons des compétences qui se chevauchent, d’autres qui sont sous-utilisées, libérerons du temps médical que les médecins généralistes pourront consacrer aux pathologies les plus complexes : ce n’est pas qu’une affaire de médecins. Chaque soignant a une place déterminante dans notre système de soins".
Je mesure l'énergie déployée par les acteurs du territoire pour maintenir et développer l'attractivité
Il abordait ensuite le volet associatif et mettait en avant "le dynamisme ajouté à notre ruralité. Grâce à nos associations nous avons une offre de services et d’activités précieuses pour l’attractivité de notre région.... Je me suis aussi déplacé dans de nombreuses entreprises, chaque fois que nécessaire, j’ai fait le lien avec Paris pour relayer les demandes et défendre nos intérêts. A chaque rencontre, je mesure l’énergie déployée en faveur de notre région. En Aveyron, nous avons conservé la main sur une bonne partie de la chaîne de production".
Valoriser la filière brebis
D'un point de vue économique il précisait que "l’économie de la brebis est le cœur de l’identité de notre territoire. Parce qu’elle a façonné nos habitudes, nos modes de vie et nos paysages. Et parce qu’elle est le moteur de notre destin commun.... Ce roi des fromages est notre force historique… c’est notre fondation. Nous sommes aujourd’hui le département français qui compte le plus de brebis : plus d’un million. C’est 15% du cheptel français…c’est immense ! C’est pourquoi il faut défendre la filière et ses intérêts. En ce moment-même sur l’enjeu du Nutriscore, nous faisons bloc. La Lacaune a donné à notre territoire sa plus belle identité, à travers l’agropastoralisme, nous défendons aussi l’image d’une agriculture durable, nous sommes en plein dans les sujets de notre siècle".
Sur le choix de la filature Colbert pour ses vœux il ajoutait "les initiatives en cours pour valoriser les laines de brebis sont toutes aussi intéressantes et je ne peux m’empêcher d’imaginer les potentiels, que ce soit en matière de textile (très classiquement), de paillage horticole ou en matière d’isolation des bâtiments qui est le grand sujet des vingt prochaines années. En 2023, nous aurons une étudiante lauréate de la bourse Nufield qui fera ses recherches sur les potentiels débouchés de la laine".
Sur les projections "il pourrait être pertinent de réfléchir à la création d’une Maison de la Brebis. Nous regrouperions des savoir-faire, nous partagerions des compétences et surtout, pour ne pas être qu’un lieu-musée pensé pour protéger l’existant, nous en ferions un lieu de développement pour l’avenir. Et un passeur de connaissances entre générations".
Donnons toute sa place à notre jeunesse
Il évoquait ensuite l'importance du renouvellement des générations dans le milieu agricole. "Notre jeunesse fera vivre notre territoire demain. Donnons-lui toute sa place et surtout, octroyons-lui la confiance qu’elle mérite". Avant de souhaiter une belle année à tous ses invités et aux habitants de la circonscription il ajoutait "c’est un destin collectif que nous avons à construire, notre territoire à une identité profonde qui nous permet d’aborder l’année 2023 avec détermination".
La soirée se terminait autour d'une collation à la salle des fêtes de Camarès. .