Suite aux nombreux articles publiés dans la presse la semaine dernière sur les menaces qui pesaient sur les services de médecine chirurgie et obstétrique et notamment l'annonce de leur fermeture par "Le Manifeste" et les élus de l'opposition de Saint-Affrique, une conférence de presse a été organisée par la direction du Centre Hospitalier de Saint-Affrique.
Cette conférence s'est tenue en présence de Sébastien David président du Conseil de Surveillance, du Docteur Zouani président de la Commission Médicale d'Établissement (CME) de l'hôpital de Saint-affrique, de Mmes Sylvie Marty et Pascale Bauquis directrice des hôpitaux de St-Affrique et Millau et directrice adjointe de l'hôpital de Saint-Affrique.
Sébastien David prenait la parole pour expliquer ce qui avait amené à ce point presse "suite à une semaine agitée consécutive aux articles de presse sur la signature du préambule du 1er avril qui annonçait la fermeture des services de chirurgie et obstétrique. Les personnels étaient très inquiets et nous avons souhaité restituer ces échanges avec le président de la CME et la direction de l'hôpital. Il y avait une très forte inquiétude des personnels". Des propos renchéris par le Dr Zouani "la communauté hospitalière l'a très mal vécu surtout après une année complète au service des citoyens et la période Covid, on leur dit vous êtes "morts". "Cela alimente la crainte des agents et de la population avec aussi des appels de femmes enceintes inquiètes de savoir si elles pourraient accoucher ici, ce n'est pas possible" ajoutait Sylvie Marty.
Un déroulé à respecter au niveau des instances
Il était rappelé le déroulement des votes du préambule au sein des différentes instances : le vote de la CME de Saint-Affrique en janvier à l'unanimité, le CTE regroupant les représentants des personnes l'ont voté le 25 mars, le Conseil de Surveillance de St-Affrique a voté avec une abstention (et non un contre comme annoncé) et la CME de Millau avec 2 abstentions et un vote négatif. La présentation a été faite à la commission des usagers le 8 avril.
Un hôpital unique situé entre les deux villes
"A notre demande, nous avons rencontré les organisations syndicales CFDT et Sud et diffusé le préambule aux agents avec une note de service. Nous avons suivi le déroulé normal et la nécessité de faire passer ce préambule par les différentes instances comme rappelé. Mercredi et vendredi de cette semaine avec la direction nous sommes allés rencontrer les personnels service par service en extérieur. Une petite centaine sont venus sur les 430 agents et les syndicats ont aussi participé à ces réunions" expliquait Sébastien David qui revenait ensuite sur le préambule et les enjeux du projet médical. En page 7 du préambule du projet médical il est indiqué "le positionnement de l'hôpital unique sur un point d'équilibre qui reste à déterminer précisément dit hôpital Commun situé géographiquement entre les deux communes est alors l'hypothèse qui s'impose sous condition du maintien d'une offre de consultation avancée de proximité dans une structure dont le modèle et le contenu restent à définir ultérieurement sur chacun des sites de Millau et de Saint-Affrique.... Page 18 la dimension capacitaire fait qu'alors que 'l'ancien rapport Muppy annonçait 141 lits dans une hypothèse haute,sur la nouvelle structure, le préambule prévoit 161 lit contre 150 aujourd'hui sur les deux sites. On est donc sur du 1 + 1 = 2,1 en nombre de lits, une jauge plus haute que la somme des deux hôpitaux".
"C'est un projet dont l'ambition est de retenir les fuites et développer l'offre de soins" ajoutait Mme Marty "un développement de la cancérologie, des soins palliatifs, de la mise en place de séances de chimio.... Nous aurons un nombre de séjours supplémentaires du fait de la dimension capacitaire et c'est une bonne nouvelle. L'hôpital médian va être en capacité en nombre de lits et en proposition d'offres de soins supérieur à ce qui se fait sur les hôpitaux de Millau et Saint-Affrique. J'ai travaillé lors de la défusion du CHIC. 12 ans après on n'est pas du tout dans la même dynamique de collaboration. Il y a maintenant une volonté médicale de travailler en commun dans la perspective de cet hôpital commun. La Covid a encore renforcé ce besoin puisqu'on s'est rendu compte que l'hôpital était inadapté que ce soit à St-Affrique comme à Millau et les médecins en sont conscients. Cela a mis en évidence la nécessité d'un établissement neuf adapté aux besoins actuel avec une évolution de l'activité et de déploiement de l'offre et la communauté hospitalière est consciente que ça ne peut pas être au Puits de Calès".
Le Dr Zouani revenait sur le projet médical
"Depuis l'arrivée de la lettre de la Ministre fin 2019 nous avons travaillé sur le projet par filière. Les équipes ont travaillé pour construire une institution sanitaire. Cela a été mis entre parenthèses avec la crise Covid mais début 2021 avec tous les confrères de Millau et St-Affrique on travaille pour une réflexion sur des filières de santé communes, avec le CHU de Montpellier comme support. Le vote de ce projet médical est quelque chose d'ambitieux. il y a une ligne rouge à ne pas dépasser, on va garder les activités parce qu'on ne peut pas travailler sur un projet si des activités devaient s'arrêter. Le grand défi de l'avenir, c'est l'hôpital médian".
Des travaux en cours et en prévision
Et mme Marty d'expliquer "nous sommes en train de refaire l'intégralité du système incendie, sur 2 ans, qui a un coût de plusieurs milliers d'euros. Nous allons mettre aux normes les ascenseurs en sachant que le coût est de 40.000 € par ascenseur. Ce sont des investissements de sécurisation du site qui ne sont pas visibles de l'extérieur mais qui se font. De plus il va y avoir un audit du CPIAS au niveau du bloc qui va nous dire ce qu'il est possible de faire. Il y aura peut-être des travaux qui engendreront une fermeture temporaire le temps de les réaliser, mais la chirurgie ambulatoire persistera. De même lors de cette audit sera visitée une salle de bloc près des salles d'accouchement pour voir comment elle pourrait être réhabilitée en cas d'urgence et notamment de césarienne. Des travaux étaient également prévus aux urgences au niveau de portes, des paillasses. Ils le sont toujours mais en concertation avec les médecins ils ont été décalés pour ne pas bloquer de boxes pendant la période de pandémie".
Un projet médical terminé d'ici la fin de l'année
"Notre objectif est que tout soit calé avant le mois de main prochain. Il est vital d'accrocher les crédits annoncés par la Ministre, on n'a pas d'autre choix. La base pour cela est la construction du projet médical. Certaines filières sont avancées et notamment celle femme/enfant mais nous allons finaliser avec CMI et nous espérons pouvoir le voter à la fin de l'année au plus tard. Avoir un bâtiment c'est bien, mais ce qui est majeur c'est le projet médical. En septembre sera mis en place un hôpital de jour de la douleur avec des consultations avancées à Saint-Affrique. Il y a aussi un travail de fond à faire avec les généralistes et des liens qui sont à renforcer puisque ce sont eux qui renvoient leurs patients vers un spécialiste. On organisait des soirées à thèmes en faisant venir un spécialiste pour mettre en place un lien" selon mme Marty.
"Le problème médical est évolutif "ajoutait le Dr Zouani "il y a déjà un pôle d'intérêt avec le CHU au niveau de la chirurgie viscérale. Nous sommes en contact avec d'autres professeurs dans d'autres disciplines pour bénéficier de praticiens qui viennent déjà chez nous pour des consultations. Certains prennent des vacations sur place, c'est comme ça qu'on va attirer des médecins et retenir la population". A noter que 3 urgentistes ont été recrutés en 2020 "ce sont des personnes fixes et c'est très bien".
Que restera-t-il à Saint-Affrique quand le nouvel hôpital sera opérationnel ?
"C'est ce qu'il faut aussi définir dans le projet médical. Toute la partie personnes âgées EHPAD, USLD et SSR sera maintenue, il faut quand même savoir que le pôle gériatrique est le pôle le plus important sur le site. Il pourra y avoir des consultations spécialisées, un centre de prélèvement, voire de l'imagerie. On n'a pas encore travaillé sur les urgences et le SMUR mais en fonction du lieu il pourrait y avoir un CAPS (Centre d'Accueil et de Permanence de Soins) qui regrouperait de la biologie, un scanner, un médecin 24 h/24... Tout ça reste à définir. La mise en place de consultations spécialisées permettra de faire baisser le taux de fuite". Concernant la maternité "il est évident qu'il n'y en aura qu'une à terme sur le nouveau site et concernant la labellisation pour l'instant il n'y en pas à Millau. Je suis plutôt pour le label Maternis, mais ce sera aux équipes de dire sur quel label elle souhaitent travailler".
En conclusion d'une même voix ils s'accordaient à dire "qu"il n'y aura pas de suppressions d'emplois, voire des embauches, qu'il n'y aura pas de fermetures de services. L'hôpital médian est une question d'aménagement du territoire et de l'offre de soins, et le DGRS travaille énormément sur ce projet d'hôpital médian. C'est important d'expliquer celaaux gens". Sur la demande de la maire de Millau d'une étude complémentaire "elle souhaite plus d'informations, c'est légitime, mais c'est dommage, ça va retarder le projet de 6 mois".