St-Jean et St-Paul

Rédigé le 11/11/2020

Port du masque  

« Nous, plusieurs parents de l’école primaire publique de Saint-Jean d’Alcas, dénonçons et contestons la mesure de port obligatoire du masque par les élèves dès l’âge de 6 ans. Le masque doit être porté pour certains depuis l’arrivée à la garderie (8 h) jusqu’au départ (18 h). Il ne peut être enlevé que pour manger et faire du sport.
Nous dénonçons cette obligation mise en œuvre par le Ministère de l’Education Nationale, sans concertation, sans anticipation ni préparation, et que ce dernier justifie par l’état d’urgence sanitaire. Cela fait plusieurs mois que les instances compétentes en matière de santé publique signalent une recrudescence de l’épidémie de Covid-19 et nous estimons que cette décision pouvait être évitée.
Nous contestons le port du masque pour les élèves à partir de l’âge de 6 ans parce que :
- La mesure nous semble disproportionnée en rapport avec la lutte contre le virus Covid-19. En effet, les gestes barrières efficaces sont déjà réalisés par les élèves et les enseignants : distanciation physique en classe, lavage fréquent des mains, circulation limitée et l’aération fréquente des locaux.
- Le masque nous semble contraindre fortement les besoins d’expression d’un enfant sur le plan affectif, langagier, émotionnel, corporel. Plusieurs psychologues et neuropsychologues expliquent que « toute entrave à cette communication spontanée, naturelle et nécessaire, si elle n’est pas porteuse de sens, est susceptible de laisser des traces à long terme. »
- Elle nous semble aller à l’encontre de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant ratifiée par la France en 1990 et qui énonce le droit des enfants à notamment « être protégé de la violence, de la maltraitance et de toute forme d’abus et d’exploitation » et « le droit à la liberté d’information, d’expression et de participation. »
- De plus, cette mesure ignore que l'Organisation Mondiale de la Santé et l'UNICEF recommandent que la décision d'utilisation d'un masque pour ce public d’enfants soit fondée sur les facteurs suivants :
• une transmission intense du virus où réside l’enfant ;
• la capacité de l’enfant à utiliser un masque correctement et en toute sécurité;
• l’accès aux masques ainsi que la possibilité de les laver ou de les remplacer dans certains contextes tels que les écoles et les services de garde d’enfants ;
• une supervision adéquate par un adulte et des instructions données aux enfants sur le port et le retrait du masque en toute sécurité ;
• étudier les incidences potentielles du port du masque sur l’apprentissage et le développement psycho-social, en consultation avec les enseignants, les parents, les aidants ou les prestataires de santé ;
• Les contextes spécifiques où les interactions particulières de l’enfant avec d’autres personnes exposées à un risque élevé de développer une maladie grave telle, que les personnes âgées et celles souffrant d’autres affections préexistantes.
Nous avons pu échanger avec l’inspectrice de l'Education Nationale lors du conseil d’école du 3 novembre. Les arguments ci-dessus lui ont été en partie exposés. De plus, nous lui avons formulé des propositions d’aménagement du fonctionnement de l’école mais elle les a refusé en raison du protocole sanitaire en vigueur : allègement des effectifs et enseignement à distance en alternance, pauses fréquentes extérieures et sans masques. L’inspectrice nous a proposé comme seule alternative possible la déscolarisation de nos enfants. »
A St-Jean d’Alcas, le 06 novembre 2020.
(*) « Port du masque à 6 ans : avons-nous perdu (l’âge de) raison ? », Tribune de Libération du 1er novembre 2020
Parents opposés au masque pour les élèves du primaire