Camarès : portraits de commerçants

Rédigé le 28/06/2020

Gilles Cruz est la figure emblématique du «Café de l’un des resca’paix (ici c’est pas une pharmacie)»

- Comment avez-vous vécu l’annonce de la fermeture des bars et restaurants ?
Je l’ai appris aux informations et le café a fermé le soir même. Le lendemain j’ai redistribué les repas que j’avais cuisinés pour l’ouverture de la pêche.
Finalement, la fermeture de mon établissement m’a permis de faire des travaux de remise à  neuf dans l’espoir de trouver un repreneur après la saison estivale.

- Quelles sont les règles mises en place dans votre café depuis sa réouverture ?
Le protocole est strict : il est interdit de servir et consommer au comptoir et les clients à l’intérieur doivent être assis ; pour tout déplacement dans le café un masque est nécessaire.
Pour pallier le manque d’espace j’ai fait la demande à la municipalité d’installer des tables sur le trottoir d’en face.  Enfin j’ai fait le choix de ne pas mettre de plexiglas au comptoir car cela serait incompatible avec l’esprit de convivialité d’un établissement comme le mien.

- Quel a été l’impact de la crise sanitaire sur votre commerce ?
J’ai perdu trois mois de chiffre d’affaires et n’ai pas pu bénéficier des aides solidarité de l’Etat ; le manque à gagner sera pour moi impossible à rattraper. C’est cette période difficile et un besoin de me reposer qui a précipité ma décision de laisser ma place à la tête du café à la fin de l’été.  En attendant, je profite de chaque jour d’ouverture et j’ai repris la vente à emporter (kebabs et pizzas)  comme à mes débuts à la pizzeria il y a maintenant 24 ans.



Thierry Cros est le primeur du village depuis 2011.

- Comment avez-vous vécu le confinement et comment vous êtes vous adapté ?
Dès la première semaine j’ai posé du plexiglas en caisse et seulement 3 clients étaient autorisés dans le magasin, pour s’assurer du bon respect des gestes barrières une de mes employées ou moi-même en régulons l’accès.  J’ai décidé de fermer le magasin plus tôt en cohésion avec les autres commerces du village.

-Qu’avez-vous remarqué vis-à-vis de la clientèle ?
Nos ventes se sont rapprochées de notre chiffre d’affaires estival, cela s’explique par l’ouverture des maisons secondaires et la venue de certains clients que nous ne voyons jamais à cette époque de l’année.

- Quel bilan tirez-vous de cette expérience ?
L’entente et la réactivité de l’ensemble des commerçants du village ainsi que le civisme des habitants. J’ai cependant trouvé la période compliquée et ai remarqué le changement d’ambiance dans le magasin, les clients étaient plus méfiants que d’habitude et l’appréhension de certains était palpable.