Il l'avait déjà évoqué lors de notre dernière rencontre Loïc Minaudier souhaitait repartir pour la nouvelle édition du Dakar en 2021 mais pas en moto. C'est maintenant sûr il partira le 26 décembre prochain pour l'Arabie Saoudite pour rejoindre son équipe "PH Sport" pour participer en tant que co-pilote sur SSV prototype dans la catégorie T3. Le rallye aura lieu du 2 au janvier 2021
Après une semaine d'entraînement à Dubaï et une semaine de formation nous avons rencontré Loïc Minaudier pour faire le point avec lui avant son départ pour son 6ème Dakar
"Avant de partir nous devons faire un test par rapport au Covid, nous devons en faire un autre en arrivant sur place. On sera à l'isolement pendant 48 heures en attendant les résultats pour passer encore un autre test dont aura la réponse entre 10 h et 12 h. A partir de là si toutes les personnes de l'équipe sont OK, tout va bien ; par contre si une personne est testée positive, ça compromet toute l'équipe. On fait tous attention, on sait que ça fait partie d'un risque. Avant le risque qu'on craignait le plus c'était l'accident, cette année c'est le Covid, c'est des conditions vraiment particulières et on croise les doigts pour que tout se passe bien.
Je viens de rentrer d'une semaine de collaboration avec l'équipe voiture pour un entraînement course dans les dunes à Dubaï dans des conditions proches de celles qu'on pourra avoir pendant le Dakar. On a travaillé un point essentiel par rapport au passage des dunes, c'est le fait de ne pas être malade dans une voiture, surtout quand on n'est pas le conducteur. Ce sont des choses qui se travaillent pour savoir si on aura des hauts le cœur mais aussi par rapport aux oreilles du fait des secousses et des sensations suite aux montées et descentes, ça peut faire comme le mal de mer. Si on est vraiment malade ça peut être compliqué. Comme notre équipe est nouvelle c'était un point à aborder et tout s'est bien passé".
Une nouvelle équipe
Cette année Loïc Minaudier fera partie de l'équipe PH Sport, équipe française n° 1 de rallyes raids avec des top pilotes. "C'était une opportunité qui tombait bien par rapport à la période et le nouveau challenge que je me suis lancé. C'est une équipe très professionnelle. Je cours avec un pilote qui est champion de France de rallye sur terre Lionel Baud, sur SSV prototype en catégorie T3, catégorie phare pour le moment. On met en commun nos deux expériences, on a un matériel irréprochable, on a passé 5 jours sans problème lors des entraînements, c'est de bon augure. On est en confiance ça nous fait partir sur des ondes positives pour ce grand parcours de 8000 kilomètres sur 12 étapes. Il y a 150 voitures participantes dont une vingtaine de SSV prototype dans notre catégorie et plus de 60 nationalités seront présentes.
Le rallye se déroule cette année encore en Arabie Saoudite avec "un parcours plus sur de la navigation et des spéciales plus courtes sur un parcours donc plus rapide et avec une technique plus complexe et des changements de direction. La boucle est faite à l'envers par rapport à l'année dernière. On débute avec le sable la première semaine avec un road book donné seulement 10 minutes avant le début des épreuves pour que tout le monde soit sur le même pied d'égalité. Il n'y a plus de repérage possible avant les épreuves".
Quels sont les objectifs ?
C'est une première expérience mais on a le potentiel de jouer les premiers rôles. Je sais comment ça se passe avec mon expérience de l'année dernière dont je fais part à l'équipe et qui prend mes remarques en compte. Je sais comment gérer certains paramètres et ne pas se laisser trop emporter dans l'euphorie et l'excitation si les résultats sont là. C'est un nouveau challenge pour nous deux, Lionel a déjà participé à un Dakar mais a du abandonner suite à un accident. On a une équipe solide avec tout le staff et qui a déjà terminé 2ème avec Sébastien Loeb.
L'objectif sera de passer la ligne d'arrivée. On va gérer les étapes les unes après les autres et se donner les moyens d'être à la meilleure place possible en restant concentrés. En voiture le paramètre mécanique est plus complexe à gérer qu'en moto. Il faudra savoir être stratège en perdant quelques minutes sur une étape pour en gagner beaucoup plus sur une autre. C'est ça qui fera aussi la différence. Le fait que j'ai terminé 5 Dakars et au vu de mes résultats, mes consignes sont entendues et ça fait plaisir de pouvoir partager cette expérience.
Dans l'équipe au niveau des voitures il y a Cyril Dépré qui aura pour co-pilote Mike Horn. Lionel est quelqu'un qui vit les choses à 2000% et qui a la même mentalité que moi. On est deux vrais compétiteurs, on ne laisse rien au hasard. Je recherchais aussi quelqu'un qui avait le même investissement que moi sinon le charme et la magie n'opèrent pas.
Quid des conditions de course ?
On aura des températures aux alentours de 30° la journée et il fera très froid la nuit notamment pour la première semaine dans l'antiquateur où il fait assez frais. La deuxième partie du rallye dans le nord du pays on aura un peu plus chaud. Je me prépare à subir ce climat, qui est aussi un paramètre de plus à gérer, en plus de la fatigue. L'avantage est que je connais de par ma participation de l'année dernière. Au niveau matériel tout est au top, il me reste à continuer à m'entraîner physiquement et à préparer mes affaires puisque tout le reste est déjà parti, et on va une nouvelle fois apprécier les paysages fabuleux. Je suis impatient d'y être, il y a tellement longtemps qu'on attend quelque chose.
Moins d'inquiétude de la part de la famille ?
Oui beaucoup moins qu'avec mes participations en moto. En plus ma compagne va coopérer dans l'équipe en tant qu'ostéopathe, donc ce sera moins compliqué.
Et les autres projets de la saison ?
Le week-end après le Dakar je suis invité au Trophée Andros sur glace. Je suis aussi en train de mettre en place mon programme moto et notamment la participation au Championnat d'Europe de Rallye Tout Terrain. Il me faut monter les budgets pour remettre en jeu mon titre de champion 2018. Ce sera avec l'équipe française Beta. La première course devrait se dérouler en Grèce du 23 au 29 mai, une autre en Roumanie sur 4 jours en septembre et la finale au Portugal. Il y aura peut-être une autre course en juillet mais c'est en train de se mettre en place. Avant la première course j'irai m'entraîner en Espagne pour la navigation et pour tout valider au niveau des équipements et de l'organisation afin d'être prêt pour cette première course.
Loïc à d'autres projets notamment dans le domaine de la formation sur lesquels nous reviendrons dans notre prochaine édition