Rencontre avec 3 jeunes femmes qui ont choisi la voie de l'agriculture par le biais de l'apprentissage
La semaine dernière nous sommes allés à la rencontre de 3 jeunes femmes qui ont choisi la voie agricole, par le biais de l'apprentissage sur le site de l'exploitation agricole du lycée de La Cazotte.
Elles nous ont présenté leurs parcours dans un domaine où la gent féminine est de plus en plus présente "et surtout dans les formations les plus qualifiantes" comme l'expliquait Bénédicte Rigal directrice du CFPPA.
Louise Lefebvre, apprentie embauchée en tant que salariée agricole
Louise Lefevbre a 33 ans, elle est maintenant salariée de l'exploitation agricole. "J'ai commencé ici en 2014 dans le cadre d'une formation d'orientation. J'ai enchaîné sur une formation au CFPPA d'ouvrier agricole polyvalent de 3 mois. J'ai poursuivi avec la découverte des métiers agricoles pendant 1 mois avec l'ADEMA. J'ai été embauchée en contrat aidé puis j'ai préparé le Brevet Professionnel de Responsable d'Exploitation Agricole (BPREA) par apprentissage sur 2 ans, jusqu'en août 2019, et ensuite j'ai été embauchée sur l'exploitation en tant que salarié agricole". Sur ses motivations à travailler dans le milieu agricole "pour la première formation sur l'orientation que j'ai faite pour trouver ma voie j'ai fait un premier stage et j'ai su que c'était ce qui me correspondait, même si je ne suis pas du tout issue de ce milieu".
Noémie Lecqueux en Contrat de Spécialisation
Noémie Lecqueux, 20 ans est quant à elle en Contrat de Spécialisation de Technicien Ovin lait en apprentissage pendant 1 an sur le site de l'exploitation et les cours au CFPPA. Cela fait suite à un BTS de production animale au lycée de La Cazotte. "J'ai préféré me donner un an de plus pour avoir une meilleure connaissance de l'élevage ovin lait et pourquoi pas me tourner vers technicienne pour conseiller les éleveurs". Noémie quant à elle fait partie d'une famille de vignerons dans l'Hérault mais pas dans l'agriculture. Sur ses choix pour l'avenir "j'attends je veux découvrir un maximum de choses pour avoir un maximum de connaissances et élargir ma palette avant de me décider". Elle commence son stage à l'exploitation agricole à la mi-octobre.
Camille Benezet en 2ème année de BPREA
Camille Benezet originaire de Montpellier a 28 ans et est elle aussi "hors cadre, je n'ai personne de ma famille dans le monde agricole. Je travaillais dans le secrétariat. J'ai un peu le même parcours que Louise. Je voulais trouver un travail qui m'intéresse. J'ai fait un bilan de compétences qui a fait ressortir un profil tourné vers le milieu agricole auquel je ne m'étais pas forcément intéressée. J'ai fait une formation ADEMA il y a 2 ans avec 3 semaines de stages du côté de Rebourguil en période d'agnelage et ça m'a beaucoup plu. J'ai fait aussi un stage découverte de trois mois dans une chèvrerie à Baillargues et ça a confirmé mes choix. Au niveau du métier exact je ne sais pas trop encore mais j'aime le contact avec les animaux. Du coup j'ai cherché un diplôme qui pouvait correspondre et je me suis orientée vers un BPREA au CFPPA de La Cazotte en apprentissage sur 2 ans. Je suis ici depuis septembre 2019 et j'entame ma deuxième année de formation".
L'embauche à la clé pour les apprentis
Sur l'accueil des apprentis Alain Hardy, responsable de l'exploitation, rappelait qu'ils viennent compléter l'équipe de salariés titulaires de 4 personnes et demi. "Il y a beaucoup d'activités sur l'exploitation, les ateliers, la conduite du troupeau... On a besoin de pas mal de personnel. Les apprentis sont plutôt des personnes proches du troupeau et peuvent encadrer des TP et travailler au quotidien aux soins des animaux. Il y a un turn over sur l'exploitation et ça peut aussi être l'occasion d'embauche pour ces apprentis comme ça a été le cas pour Louise et un autre apprenti sur les deux dernières années". Rappelons que l'exploitation compte 600 brebis laitières, 600 brebis en ovin viande, 20 génisses et 20 chevaux. "Il y a aussi un volet expérimental important pour lequel on a besoin de main d'œuvre ponctuelle et les apprentis viennent renforcer l'équipe. On peut aussi leur confier des responsabilités pendant les vacances et les week-ends. Les apprentis trouvent très vite du travail. Il y a des propositions d'embauche comme salarié et parfois avec une optique de cession quelques années plus tard quand il n'y a pas de repreneur. C'est une phase de transition pour se faire la main et connaître l'exploitation. Certains autres travaillent dans le technique ou le commercial".
Le volet formation avec Bénedicte Rigal directrice du CFPPA
Bénédicte Rigal directrice du CFPPA (Centre de Formation Professionnelle et de promotion Agricole) rappelait qu'il y a un grand pôle de formation de salarié agricole dans le secteur de l'élevage" ce sont les futurs professionnels de la région. On va sur ces formations du CAP à la licence professionnelle. Ce sont des formations qui fonctionnent très très bien et l'apprentissage suit un très bon rythme. Il devient un peu plus systématique dans le domaine agricole. A l'heure actuelle on a 17 maîtres d'apprentissage qui cherchent et qui n'ont pas d'apprentis. Les aides gouvernementales ont aussi aidé à ce rebond, mais ça se développe au fil des années, ça devient plus spontané".
Le Contrat de Spécialisation
Au niveau du contrat de spécialisation, c'est la première année qu'il est proposé en apprentissage avec la réforme. Cette année nous avons quelques apprentis mais c'est en train de se diversifier. Nous sommes le seul CFPPA de France a avoir le CS en apprentissage.
Au niveau du CAP "la plupart des jeunes sont issus du secteur agricole".
Avec le BPREA il y a beaucoup de projets de reconversion professionnelle et au bout d'un an les personnes sont en capacité de s'installer. L'effet Covid a accéléré les demandes les personnes ont retravaillé un projet professionnel qui profile plutôt au maraîchage mais on a aussi des cas en élevage. C'est parfois la reprise d'un projet qui avait été perdu de vue.
Une certaine féminisation des métiers
Concernant une "certaine féminisation" elle ajoutait "il est vrai que depuis 4 ans nous avons beaucoup de candidatures féminines. En recrutement, plus le niveau monte et plus il y a de filles, le rapport s'est inversé depuis une dizaine d'années alors qu'en CAP on est plutôt sur une majorité de garçon et une certaine égalité en BTS". "Les filles ont une qualité animalière plus poussée, c'est bien d'avoir une équipe mixte" concluait M. Hardy.