Société Sabafer - J2S : la gestion des déchets ferreux et non ferreux de plus en plus réglementée et encadrée

Rédigé le 14/05/2021


Le tri et le recyclage des déchets  sont devenus depuis quelques années une préoccupation majeure même si des entreprises travaillent dans ce domaine depuis très longtemps. Nous avons rencontré Sonia et Jean-Paul Suau  gérants de l'entreprise Sabafer-J2S dont l'activité est le tri et la gestion des déchets ferreux et non ferreux.

Sonia et Jean-Paul ont pris la succession des parents de Sonia, en rachetant la société Sabafer en 2016. Ils avaient aussi créé leur propre société en 2013 sous le nom de J2S. En 2016 les deux ont été regroupées sous le sigle de Sabafer-J2S.

"Notre activité principale est la gestion et le tri des déchets ferreux et non ferreux. Nous sommes centre agréé VHU depuis 1998 (Véhicules Hors d'Usage), ce qui représente une grosse partie de notre activité avec actuellement 650 véhicules par an, un chiffre en forte augmentation du fait de la prime à la conversion chez les garagistes. Avant on tournait aux alentours de 250 à 300 véhicules par an. Ce sont des véhicules de particuliers (qui peuvent nous les amener) ou de garagistes chez qui on les récupère quand il y en a plusieurs. Ça peut être des véhicules de reprise ou des véhicules déclarés "épave". C'est très contraignant au niveau des normes environnementales. L'agrément est renouvelé tous les 5 ans par la Préfecture, mais il y a un contrôle tous les ans. Il y a plus de contraintes au niveau de la dépollution, maintenant on enlève les pneus, les batteries, les fluides et le verre et bientôt il y  aura aussi le plastique. On retire aussi le moteur puis après on compresse le véhicule ce qui nous amène à un taux de plus de 80% au niveau du recyclage. On fait des paquets que l'on stocke et que l'on expédie ensuite en Espagne, à Barcelone, c'est le site le plus près.

Au niveau  de la ferraille on est un peu sur le même système. Nous avons un camion grue qui se déplace dans les entreprises, les fermes et à chaque fois il récupère entre 6 et 7 tonnes de ferrailles. Cela concerne tous types de ferraille du vélo jusqu'à la poutrelle que l'on peut revendre sans la retoucher. On récupère de tout et là on est dans le vrai métier qui commence par le tri, la cisaille, la recoupe et la presse. On a aussi dans le même esprit de la ferraille "bas de gamme" qui arrive des déchetteries dans des polybennes qui demande aussi beaucoup de travail de tri. L'essentiel part dans la presse, on fait des paquets de patinage et ça part avec les VHU.

Les déchets non ferreux
On appelle déchets non ferreux tous les déchets métalliques qui n'aimantent pas (cuivre, laiton, inox, alu, plomb, zinc...). On les trie par catégorie, certains sont compactés. Pour d'autres comme le cuivre on le transforme en petites "galettes". Chaque ferrailleur a plus ou moins sa "marque de fabrique". Nous c'est le cuivre, il est parfait. C'est important parce que  le marché est de plus en plus exigeant et plus la marchandise est propre et mieux on la vendra.

 

Quel est votre type de clientèle ?
On a deux types de clients. Le particulier qui vient peser, c'est souvent de la qualité. On lui demande une carte d'identité et on le règle par chèque. On tient à jour un registre de police pour justifier à qui on achète et ce qu'on a acheté. Pour les nouveaux clients on est méfiants surtout en cette période avec des  cours qui sont hauts et les vols qui sont de plus en plus fréquents. Et puis il y a les professionnels que ce soit des entreprises, des collectivités, des industries ou des agriculteurs. Pour eux on établit un bon d'entrée qui récapitule le poids et le prix et ils établissent une facture.
Au niveau des métaux et de la ferraille les gens savent maintenant que ça a de la valeur et nos volumes ont augmenté, les gens viennent plus facilement l'amener.   On a de la chance d'avoir un bassin économique intéressant avec peut-être moins d'industries qu'ailleurs, mais beaucoup de petits clients et le bassin de Roquefort. On  a aussi une clientèle importante sur Millau. On croule sous le boulot, alors on demande parfois à nos clients d'être patients.

 

Justement vous n'avez pas peur des vols ?
On a été cambriolé et ça nous a beaucoup marqué, c'est pourquoi tout le site est sous vidéo surveillance avec alarme. Tout ce qui a plus de valeur est stocké dans un bâtiment sécurisé.

 

Comment estimez-vous le rachat des matériaux ?
On est dépendant des cours des métaux. Il y a une cotation journalière. On ajuste nos prix tous les deux jours, il faut une adaptation permanente. Aujourd'hui on a 4 qualités de ferraille, on pourrait en faire beaucoup plus, mais on s'en tient à ça par manque de place. On est agréé pour les déchets électroménagers, électriques et électroniques, mais on ne les prend pas pour l'instant par manque de place aussi

Au niveau des  déchets ferreux on est à 400 tonnes par mois. On a un site qui est petit et c'est pour ça qu'on ne se spécialise pas. La partie récupération est de 1500 m2, du coup il faut être très organisé mais on est limité au niveau du stockage.

Nous sommes 10 personnes dont nos deux fils de 19 et 25 ans. C'est une activité qui a du mal à recruter c'est pourquoi il faut qu'on ait un minimum d'équipements. Il faut des personnes polyvalentes, qui touchent un peu à tout et savoir s'adapter. Au niveau de la sécurité et de l'environnement on ne peut pas avoir une personne qui ne s'occupe que de ça. On fait appel à la CCI qui est de très bon conseil, on sent qu'on n'est pas seuls et qu'on peut trouver les informations

 

La vente de produits métalliques
Nous avons aussi une vente de produits métalliques, tout ce qui est lié au fer. On fait beaucoup de bacacier de toiture, de bardage, de clôture.. Tout ce qui attrait au fer. On est approvisionné deux fois par semaine mais en ce moment c'est plus compliqué et on peut avoir parfois des délais jusqu'à 2 mois.

 

Avez-vous été impactés par la crise Covid ?
Pendant le premier confinement on a été fermés pendant 1 mois et on n'avait pas de commandes. On a du se séparer d'une personne. On a mis en place du drive, mais quand les entreprises ont réouvert, c'est reparti comme avant la fermeture.


Qu'est-ce qui vous plaît dans votre métier ?
C'est passionnant parce qu'on ne sait pas ce qui va se passer dans dix minutes, c'est très varié et on travaille avec beaucoup de personnes différentes.

SABAFER- J2S - Tél : 05 65 49 16 37 - 104 rue Thomas Edison - 12400 St-Affrique